01-08-2025
ExxonMobil et Chevron affectés par la baisse des cours du pétrole
Les groupes pétroliers américains ExxonMobil et Chevron ont subi un recul de leurs résultats au deuxième trimestre dans le sillage du reflux des cours du pétrole et du gaz naturel, mais ils sont malgré tout parvenus à dépasser les attentes du marché. ExxonMobil a réalisé un chiffre d'affaires de 81,50 milliards de dollars entre avril et juin, en baisse de 12,4% par rapport aux 93,06 milliards engrangés sur la même période un an plus tôt. Son bénéfice net a chuté de 23,4%, à 7,08 milliards.
Rapporté par action et hors éléments exceptionnels - valeur privilégiée par les marchés -, ce dernier ressort à 1,64 dollar contre 2,14 dollars un an plus tôt et 1,56 dollar attendu par le consensus des analystes de FactSet. Ceux-ci tablaient aussi sur un chiffre d'affaires de 80,51 milliards de dollars et un bénéfice net de 6,79 milliards. L'activité «upstream» (extraction et exploration) a «réalisé le second meilleur trimestre de production depuis la fusion entre Exxon et Mobil il y a plus de 25 ans», a souligné Darren Woods, patron d'ExxonMobil, cité dans un communiqué.
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Mais le cours du WTI américain a baissé de 9% sur un an. Si celui du gaz naturel a bondi de 57% aux États-Unis, il a perdu près de 7% en Europe. Par ailleurs, «le plan de réduction des coûts structurels a dépassé ses objectifs», a relevé M. Woods, mentionnant une réduction de 13,5 milliards de dollars depuis 2019 sur un objectif de 18 milliards à l'échéance en 2030. Le géant de Spring (Texas) est parvenu à générer 11,5 milliards de dollars de trésorerie opérationnelle et à cumuler 5,4 milliards de trésorerie disponible.
Les analystes de TD Cowen ont noté la publication «positive» du groupe, qui a déjoué les prévisions «grâce à des résultats upstream plus forts que prévu». Ils ont néanmoins relevé des investissements annuels semblant s'acheminer vers un niveau inférieur aux anticipations pour l'ensemble de l'année.
Annulation d'actions
Au cours du trimestre, ExxonMobil a distribué 9,2 milliards de dollars à ses actionnaires, dont 4,3 milliards sous forme de dividendes et 5 milliards de rachats d'actions. Le groupe dispose d'un budget annuel de 20 milliards de dollars uniquement pour ces rachats. Il précise avoir notamment racheté, depuis mai 2024, environ 40% des actions qu'il avait émises dans le cadre de l'acquisition de Pioneer Natural Ressources
Cette opération lui a coûté 63 milliards de dollars, payés en actions, et la reprise d'une dette de 5 milliards de dollars. Vers 14H15 GMT, à la Bourse de New York, l'action ExxonMobil perdait 1,30% et celle de Chevron progressait de 0,46%. Ce dernier a également publié vendredi ses résultats pour le deuxième trimestre, également en repli sur un an du fait d'une baisse des cours. Son chiffre d'affaires a ainsi reculé à 44,82 milliards de dollars, contre 51,18 milliards un an plus tôt, et son bénéfice net a fondu à 2,49 milliards par rapport aux 4,43 milliards du deuxième trimestre 2024. Le consensus tablait respectivement sur 43,79 milliards et 2,99 milliards.
Dilué par action et à données comparables, le bénéfice net ressort à 1,77 dollar quand le consensus attendait 1,73 dollar. Le groupe de Houston (Texas) a expliqué avoir subi sur cette période une perte nette de 215 millions de dollars liée à l'évaluation des actions du groupe Hess ainsi que des coûts induits par le dispositif de retraite de ses employés. Ces coûts n'ont pu être totalement compensés par les gains issus de la vente d'actifs. Il a aussi signalé un effet de change négatif de 348 millions de dollars.
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Chevron a finalisé le 18 juillet le rachat de son compatriote Hess pour près de 60 milliards de dollars (dette incluse), avec plus d'un an de retard sur le calendrier initial du fait d'un litige dont il est sorti victorieux face à ExxonMobil. Mike Wirth, patron de Chevron, a souligné dans un communiqué que la production dans le très généreux bassin permien - situé entre le Texas et le Nouveau-Mexique - avait augmenté jusqu'à un million de barils équivalent pétrole par jour. Au niveau mondial, que ce soit aux États-Unis ou à l'étranger, la production a «établi de nouveaux records», a-t-il indiqué, soulignant que la trésorerie opérationnelle avait du coup été l'une des plus élevées du groupe, à cours similaires.